1862 – 1930
Comme de nombreux autres peintres de sa génération, le Neuchâtelois Paul Virchaux s’inscrit dans le mouvement de regain d’intérêt pour la campagne et ses habitants. Au sein de cette mouvance, le lien de Virchaux au monde rural semble particulièrement sincère car l’artiste s’identifie pleinement aux montagnards et s’établit à l’année en Valais, passant les hivers à Savièse et les étés près d’Evolène, dans le val d’Hérens. Ce souci d’identification avec son cadre et sa population, Virchaux le partage avec un Ernest Biéler (1863-1948) ou un Edouard Vallet (1876-1929).
L’intérêt de Virchaux pour la montagne se signale dès 1891, lorsqu’il participe à la réalisation du Panorama des Alpes Bernoises (1892, détruit) conçu sous la direction d’Auguste Baud-Bovy (1848-1899), d’Eugène Burnand (1850-1921) et de Francis Furet (1842-1919). Aux sommets alpins et aux très grands formats, Virchaux préfère pourtant les coteaux plus accessibles et les œuvres de dimensions plus restreintes. A ce titre, "Sortie de messe a Evoléne", l’un des plus grands tableaux du peintre, fait exception ; l’artiste a sans aucun doute tenté de marquer de sa présence la VIIe Exposition nationale des beaux-arts, ouverte à Vevey en 1901. L’œuvre est restée toutefois dans l’atelier du peintre jusqu’à sa mort en 1930. Une année plus tard, sa veuve en fait cadeau à l’Etat du Valais, dont le gouvernement accepte avec reconnaissance "cette toile charmante, d’un caractère si valaisan".